« Nous vous annoncions la création de l’école de la profession dans le numéro 106 du Francilien de novembre 2020 (dossier « Le campus du chiffre : l’école de la profession »). Cette ambition portée par votre conseil régional prend forme de jour en jour.
La première étape, le rapprochement avec l’association ACE, premier CFA d’Île-de-France dans les métiers de l’expertise comptable, s’est matérialisé en septembre 2020, après plus de trois années de discussions et d’échanges avec l’équipe dirigeante de l’ACE.
Début avril 2021, les équipes du siège social et du centre de bilans et de développement des compétences de l’ACE emménagent au 50 rue de Londres, l’ACE conservant évidemment son campus de 3 000 m2 situé dans le 18e arrondissement de Paris.
Ce rapprochement entre l’ACE et l’Asforef donnera ainsi naissance à Sup’Expertise Paris, l’école supérieure des métiers de l’expertise comptable, de l’audit et du conseil.
Dès la rentrée de septembre 2021, en plus de ses filières en alternance l’ACE ouvrira ses premières classes de DCG en formation initiale, avec pour objectif de délivrer également à terme son propre diplôme.
Fruit d’une longue réflexion nourrie par plusieurs études sur les métiers de demain et les attentes de nos cabinets, ce diplôme offrira une formation DCG/DSCG enrichie et complétée pour mieux répondre aux besoins de nos cabinets, de nos clients et de nos collaborateurs.
À terme, c’est une reconnaissance de Grande École que vise Sup’Expertise Paris, ainsi qu’un diplôme offrant toutes les équivalences possibles avec le DCG et le DSCG.
Notre ambition est de faire de Sup’Expertise Paris l’école de management spécialisée dans les métiers de l’expertise comptable, de l’audit et du conseil, l’école de référence en matière d’accès à notre profession grâce à son excellence pédagogique.
L’existence d’une école de premier plan dans le giron de l’Ordre des experts-comptables permettra de renforcer l’attractivité de la filière de formation vers les métiers du chiffre. Nous souhaitons ainsi créer une dynamique qui entraine dans son sillage l’ensemble des écoles et des formations universitaires car, reconnaissons-le, notre institution n’a que rarement été au premier plan de l’attractivité auprès des jeunes bacheliers qui cherchent à s’orienter. En réalité, l’essentiel de la promotion des parcours, du cursus, de la richesse de la formation et de la diversité des emplois auprès de ce jeune public a été confié aux seules écoles publiques et privées. L’engagement de l’institution à travers Sup’Expertise Paris dynamisera tout l’écosystème de la formation au bénéfice de l’ensemble des écoles et de nos futurs collaborateurs et confrères.
l’école supérieure des métiers de l’expertise comptable, de l’audit et du conseil. »
Peut-on se plaindre d’un déficit d’attractivité et de la pénurie de talents lorsque l’institution est quasi-absente du premier contact avec les écoliers à la recherche d’une orientation ?
Renforcer l’attractivité de la filière passe aussi par une reconnaissance de l’excellence de notre formation. Comment comprendre qu’il existe, par exemple, des écoles d’ingénieurs de premier plan formant aux métiers du bâtiment et des travaux publics contrôlées par les fédérations professionnelles, des écoles de commerce d’excellence contrôlées par les CCI et qu’il n’existait pas encore d’école de référence formant les professionnels de l’expertise comptable, de l’audit et du conseil contrôlée par notre institution ?
Avec 21 000 professionnels, 150 000 collaborateurs dans nos cabinets et des centaines de milliers de praticiens de la comptabilité et de l’audit dans toutes les entreprises formées à la matière comptable, cette absence est un manque criant qui interpelle.
Ce qui est encore plus surprenant, c’est que ce ne sont pas les atouts qui manquent à la filière ! On peut en effet voir le verre à moitié vide et regretter la technicité de notre formation, sa longueur et ses difficultés… Mais il faut aussi voir le verre à moitié plein : une formation unanimement reconnue pour sa qualité, une formation délivrant des diplômes opérationnels à tous les niveaux, du bac professionnel au DEC, en passant par les BTS, Licence Pro, DCG et DSCG, une formation ouvrant la porte à une exceptionnelle diversité de ses modes d’exercices et enfin, une formation qui ne connaît pas le chômage et où les salaires tant à l’embauche, à la sortie de l’école, qu’après quelques années d’expérience n’ont rien à envier à de très nombreuses écoles de commerce.
Enfin, et ce numéro du Francilien s’en fait largement échos, le statut du collaborateur dans un cabinet libéral est depuis longtemps bien différent de ce qu’il pouvait être par le passé : diversité des missions, responsabilité rapide, liberté d’aménagement de son temps, horaires modulés très loin des excès qu’on a pu connaître mais surtout, un emploi à l’opposé des si fameux « bullshit job » dont le salarié peine à comprendre le sens et la valeur ajoutée qu’il apporte. En contact permanent avec des dirigeants et des créateurs d’entreprises, à leurs côtés pour les accompagner dans leurs projets, nos collaborateurs comprennent le sens de leur engagement et vivent la satisfaction de l’utilité de leur travail. Les marques d’estime et les remerciements adressés par nos clients durant la période de Covid ont renforcé ce sentiment d’agir dans l’intérêt du plus grand nombre !
Le plus beau job possible, parce qu’il permet à chacun de choisir son mode d’exercice (en indépendant, en cabinet seul ou associé, dans des structures de toutes tailles, en entreprise…), parce qu’il offre une rémunération attrayante et parce qu’il est porteur de sens, c’est celui permis par notre formation. Celle-ci mérite une école d’excellence ! »

Laurent Benoudiz
Président de l’Ordre des experts-comptables région Paris Île-de-France