La campagne présidentielle, et malgré le bruit médiatique provoqué par les « affaires », n’est pas si creuse qu’on veut bien le dire. La proposition de Benoit Hamon de taxer les robots est ainsi une réponse directe (simple ?) à la question déterminante de la robotisation des métiers.
Si celle-ci entraîne la destruction de l’emploi, notre modèle social reposant sur la taxation du travail oblige à trouver une autre assiette d’imposition, tout en mettant en place un revenu universel pour permettre aux Français définitivement privés d’emploi de survivre… Une telle idée interpelle tous les responsables, y compris nos instances ordinales, les cotisations à l’Ordre étant assises sur l’emploi des cabinets… Car en effet, notre profession est sur ce sujet en première ligne tant le risque de robotisation de notre métier apparaît particulièrement élevé.
Au-delà des très nombreuses études qui placent la comptabilité parmi les métiers ayant une probabilité de robotisation proche de 100 %, nous voyons chaque jour la transformation numérique automatiser de nombreuses tâches. A terme, la saisie et la révision seraient entièrement automatisées et le risque, avec les progrès exponentiels de l’intelligence artificielle, s’étend également jusqu’à nos missions complémentaires (tableau de bord, secrétariat juridique, social,…). Quels en serait l’effet sur l’emploi dans nos cabinets ?
FAUT-IL TAXER LES ROBOTS ?
Une autre vision de l’économie considère que « le robot n’est pas l’ennemi de l’emploi ». Cette vision s’appuie sur la théorie économique développée par Schumpeter, la destruction-créatrice, qui voit le capitalisme comme un processus en perpétuelle évolution. « Le processus de destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c’est en elle que consiste, en dernière analyse, le capitalisme, et toute entreprise capitaliste doit, bon gré mal gré, s’y adapter. »
Au sein de l’Ordre de Paris Ile-de-France, nous n’envisageons pas de modifier l’assiette des cotisations pour taxer les robots. Nous croyons en revanche que seule la formation continue de tous, experts-comptables et collaborateurs, permettra, on gré mal gré, d’adapter nos cabinets à la révolution numérique.
Pour permettre à chacun de faire le choix des pistes d’adaptation, repenser ses missions et explorer de nouvelles missions, nous vous proposerons très rapidement, avec Sabrina Cohen, présidente de l’Asforef, et Hervé Gbego, en charge de la performance et de l’évolution de la profession, plusieurs cycles de formations d’une dizaine de jours à des conditions tarifaires accessibles à tous.
La formation étant déterminante pour notre avenir, il nous fallait un outil adapté : c’est le choix qu’a fait votre Conseil en votant à l’unanimité la réalisation d’important travaux dans notre immeuble du 50, rue de Londres, à hauteur de 6 M€, dont 3,8 M€ sont affectés à l’agrandissement et à la mise à niveau de nos salles de formations (voir notre dossier). Enfin, pour vous accompagner dans l’adaptation à la révolution numérique, il fallait également repenser l’organisation et les priorités de notre Ordre : c’est chose faite et nous vous invitons à découvrir votre nouveau conseil organisé autour de 6 secteurs. Votre magazine « Le Francilien » évolue également en se recentrant sur notre métier et les services de l’Ordre à votre disposition. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à découvrir cette nouvelle formule que nous avons mis, avec toute l’équipe du comité de rédaction, d’énergie et de passion à la réaliser.
Laurent Benoudiz
@lbenoudiz