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Le Francilien - Le magazine trimestriel des experts-comptables

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 › Accueil 103 › Francilien 103 › S'inspirer › La transition écologique impose une comptabilité durable

La transition écologique impose une comptabilité durable

webmaster 2 septembre 2019    

La chaire de comptabilité durable, inaugurée le 3 septembre, est une chaire de recherche autour d’une problématique centrale : concevoir un système comptable au service de la transition écologique. Ses premiers travaux portent sur la modélisation de systèmes basés sur les objectifs planétaires du GIEC (limiter la hausse des températures à +1,5°C à l’horizon 2030…). Un des modèles étudiés est le modèle CARE (Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l’Environnement). La chaire réunit des chercheurs d’AgroParisTech et d’universités (Paris-Dauphine et Reims Champagne-Ardenne), LVMH, l’Ordre des experts-comptables Paris Île-de-France, le cabinet Comptabilité Durable et la Caisse des Dépôts. Alexandre Rambaud, maître de conférences à AgroParisTech, chercheur associé à l’université Paris-Dauphine et président de cette chaire nous explique ses objectifs.

Alexandre Rambaud

Alexandre Rambaud

maître de conférences à AgroParisTech, chercheur associé à l’Université Paris-Dauphine,

président de la chaire de comptabilité durable

La comptabilité peut-elle être durable ou écologique

Oui, à condition de s’intéresser à plusieurs niveaux de comptabilité. Pour les entreprises, cela suppose de modifier le bilan, les comptes de résultats et les normes comptables, pour intégrer les données écologiques qui, aujourd’hui, n’apparaissent nulle part. Or, des systèmes existent qui tiennent compte de ces données, et qui aident les entreprises à piloter leur action environnementale et sociale.

Mais il faut aussi s’intéresser à la comptabilité des écosystèmes. C’est une comptabilité extra-financière, dont l’objectif est de gérer de façon structurée et méthodologique un écosystème (par exemple, un sol avec toutes ses composantes, sa faune et sa flore…). Pour faire un bilan écologique de l’écosystème, identifier les contributeurs favorisant son maintien ou au contraire ayant un impact négatif, le suivi d’indicateurs est indispensable. Il est tout à fait possible d’adapter une méthode comptable classique aux données environnementales.

Prenons l’exemple d’un bassin versant : comment évalue-t-on sa qualité ? Quels acteurs l’impactent ? Quels acteurs subissent les impacts ? Avec ces indicateurs, il devient possible d’éditer un grand livre et de piloter le résultat écologique et l’impact des différents acteurs : la méthode permet de structurer les débats, et de passer d’une gestion inconsciente à une gestion plus conscientisée des écosystèmes.

Comment ces changements peuvent-ils s’intégrer aux normes comptables actuelles ?

Précisément, c’est le troisième niveau de réflexion. Cela implique de changer en profondeur la comptabilité au niveau national. Les normes comptables doivent s’appuyer sur la comptabilité des écosystèmes et aussi s’aligner sur la comptabilité des entreprises. Si on met en place une comptabilité écologique au sein des organisations, il faut l’adosser à une comptabilité financière nationale. Des systèmes de suivi d’indicateurs existent, mais nous n’avons pas encore de vision structurée qui permette d’obtenir des suivis et des bilans écologiques, à l’image des plans comptables financiers.

Quel modèle théorique sous-tend la comptabilité durable telle que la chaire veut la développer ?

Le retour à une comptabilité traditionnelle, qui repose sur la préservation du capital. La chaire prend position en faveur d’une soutenabilité forte : le stock de capital naturel ne doit pas diminuer, et on ne peut pas lui substituer un capital artificiel. En d’autres termes, la chaire n’adhère pas au modèle de soutenabilité faible, où le capital naturel est défini comme un stock de valeurs à destination des bénéficiaires financiers, que l’on cherche à optimiser en termes de trésorerie. La taxe carbone, par exemple, rentre dans une logique financière, basée sur des problématiques de marchés fictifs… Or, il est admis que lorsqu’elles sont soumises à des taxes financières, les organisations compensent leurs dépenses en réduisant d’autres postes, sans changer leurs comportements.

La solvabilité joue un rôle primordial dans la comptabilité durable, et doit être étendue aux enjeux environnementaux et sociaux : si une organisation utilise un écosystème, elle doit aussi être en mesure de le conserver. Le rôle de la comptabilité est de faire apparaître la valeur informationnelle des coûts, pour réaliser un pilotage et constituer une base de dialogue avec tous les interlocuteurs (investisseurs, clients, État, etc.) de l’entreprise. Dans le cas de la comptabilité durable, les coûts peuvent aussi être extra-financiers

Le partenariat avec la chaire de comptabilité durable signe l’ intérêt que porte l’Ordre des experts-comptables de Paris Île-de-France, notamment à travers les actions du comité RSE, à ce type de comptabilité. Les experts-comptables, qui maîtrisent le système d’information de l’entreprise, sont des interlocuteurs privilégiés pour accompagner les entreprises qui souhaitent mettre en place une comptabilité écologique extra-financière. S’ils ne s’emparent pas de cette problématique, les anglo-saxons et des entreprises spécialisées le feront à leur place…

Hervé Gbego,

Vice-président de l’Ordre des experts-comptables de Paris Ile-de-France,

en charge du secteur Innovation et président du comité RSE

Sur quoi vont porter les premiers travaux de la chaire ?

L’idée de la chaire, c’est de construire des modèles basés sur les objectifs planétaires du GIEC (limiter la hausse des températures à +1,5°C à l’horizon 2030…) adaptables à l’échelle d’une région par exemple : en allouant ces budgets carbones correctement, on peut agir sur la diminution des gaz à effet de serre par exemple. Nous allons étudier comment le modèle CARE (Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l’Environnement) s’articule avec la comptabilité des écosystèmes et la comptabilité nationale.

Le modèle Care

Le modèle CARE reprend à son compte les principes de la comptabilité traditionnelle (la conservation du capital) et l’étend aux capitaux extra-financiers. Il cherche à concevoir un profit qui ne dégrade pas les capitaux naturels, humains et financiers de l’organisation, en s’appuyant sur la notion de profit définie par Hicks (1939) selon laquelle le profit « est le montant maximum que l’on peut dépenser sur une période tout en maintenant le capital sur cette même période ».

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